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juillet au 1er août 2014
Les Lofoten, cet
archipel de six îles que nous atteignons après 3,5 heures de
traversier depuis Bodo est presque mythique. Tous les voyageurs en parlent
avec force de qualificatifs et ce, à juste titre, nous n'avons pas
été déçus. Un décor idyllique avec des montagnes taillées au
couteau qui abritent des villages de pêcheurs, certains encore très
actifs et authentiques, d'autres davantage tournés vers le tourisme.
Des ponts relient quatre des six îles, Moskenesoy, Flakstadoy,
Vestvagoy et Austvagoy et ce sont celles-ci que nous avons parcourues
à pied, à moto et avec le camping-car.
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Les Lofoten, des villages de pêche |
Les
Lofoten demeurent commercialement très actives. Chaque hiver,
l'arrivée du Gulf Stream dans les eaux glacées de l'océan Arctique
provoque la migration des bancs de cabillauds (morues) de la mer de
Barents. Depuis des siècles, les pêcheurs de la côte nord du
continent profitent de cette manne. Bien que les stocks de cabillauds
se soient effondrés ces dernières années, la pêche reste, avec le
tourisme, la principale industrie des îles, comme en témoigne les
innombrables séchoirs en bois dans presque tous les villages.
«L'histoire des
Lofoten se confond avec celle de la pêche sur ces mers où viennent
frayer les cabillauds depuis la fonte des glaciers il y a 10 000 ans.
En 1120, le roi Oystein fonda la première église et fit construire
des «rorbuer», de simples cabanes en bois de 4 m sur 4 m pour les
pêcheurs, avec une cheminée, un sol en terre battue et un porche.
L'initiative n'était pas entièrement philanthropique : le
souverain prenait ainsi le contrôle de l'économie locale et
s'assurait un revenu substantiel en prélevant des taxes. Au début
du 19e siècle, le contrôle du commerce tomba aux mains de
marchands-propriétaires qui obligèrent les occupants de leurs
rorbuers à leur livrer l'intégralité de leurs prises à des prix
imposés par eux-mêmes. En 1857, la loi des Lofoten diminua
grandement leur pouvoir mais il fallut attendre la loi de 1936 pour
que ces marchands n'aient plus le droit de fixer les prix.» La
description de cette dernière époque nous a bien sûr rappelé la
Gaspésie...
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Bateau de pêche typique des Lofoten |
Bien
que la surpêche ait fortement réduit les stocks de cabillauds, les
prises restent substantielles, quelque 50 000 tonnes par an. La
saison de pêche culmine entre janvier et avril quand le poisson
arrive de la mer de Barents pour frayer dans le Vestfjord.
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Morue séchée ou stockfisch |
Les
Lofoten se spécialisent dans le
stockfisch. Selon cette
méthode ancestrale, 15 000 tonnes de poissons sont décapités
chaque année, calibrés par paire et liés, puis accrochés sur
d'immenses cadres en bois que l'on voit partout sur les îles. Le
poisson perd environ 80% de son poids avant d'être essentiellement
exporté en Italie, en Espagne et au Portugal. Le
stockfisch
se conserve des années et peut se manger cru (un peu caoutchouteux,
mais bon avec une bière), salé ou reconstitué dans l'eau. D'une
très forte valeur nutritive, il contient pas moins de 80% de
protéines. Avant de sécher le poisson, on récupère la
quasi-totalité des abats. La langue est une gourmandise locale (les
enfants qui l'extraient sont payés à la pièce), les œufs sont
salés dans d'énormes tonneaux à vin allemands et les têtes sont
envoyées au Nigeria pour confectionner un plat traditionnel épicé.
Du foie, on extrait une huile riche en vitamine D; nos lecteurs plus
âgés se rappelleront peut-être en grimaçant avoir dû avaler
chaque jour en hiver une cuillèrée d'huile de foie de morue. Aux
Lofoten, on vous affirme que l'huile n'a mauvais goût que
lorsqu'elle est rance...
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Rando sur l'île de Moskenesoy |
Nous
avons joui d'une température particulièrement clémente et chaude
aux Lofoten ce qui nous a permis de les explorer à pied et à moto
aussi. Ces montagnes qui bordent leur côte atlantique et qui
paraissent à prime abord peu hospitalières regorgent en fait de
lacs et de cascades qui se prêtent merveilleusement bien à la
randonnée pédestre. Notre plus belle rando fut sans aucun doute
celle sur Moskenesoy. Un petit matin brumeux et couvert nous incite
d'abord à remettre cette rando au lendemain mais voilà que vers
13 hre, la brume se lève et le soleil apparaît. Puisque les journées
sont très longues à cette latitude, nous nous mettons en route à
14 hre pour une rando de 5 heures, impensable au Québec! Ce fut une
de nos plus belles journées aux Lofoten. Un terrain bien accidenté,
exigeant certes, mais qui nous a récompensés avec des panoramas
magnifiques parsemés de petits lacs de montagne aux eaux
cristallines.
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Bande de brume persistante |
Parlons
un peu de cette brume dans les Lofoten... une large bande de brume
s'étire parfois un peu au-dessus de l'horizon sur plusieurs
kilomètres et y persiste toute la journée malgré le soleil qui
brille de tous ses feux et dont on croit qu'il devrait la brûler, et
bien non! Très joli pour les photos, nous en avons été victimes
toutefois lors d'une balade à moto sur Vestvagoy où nous devions
atteindre un pittoresque village sur la côte atlantique mais nous
nous sommes plutôt retrouvés au beau milieu d'un immense banc de
brume dont nous sommes sortis frigorifiés!
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La saison de pêche à la morue est de janvier à avril... Brrrrrr ! |
Dernier
commentaire sur les Lofoten... nous avons pu voir plusieurs photos
hivernales de ces îles, des décors grandioses qui
nous portent toutefois à avoir le plus grand respect pour tous ces
hommes qui partaient pêcher la morue en haute-mer durant
l'hiver. Même avec les bateaux bien équipés et les vêtements
chauds d'aujourd'hui, c'est un métier fort exigeant. Quant aux
pêcheurs des 18e et 19e siècles, dans leurs barques à rames... les
mots nous manquent, incroyable !
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Décor des Vesteralen |
Au
nord des Lofoten, un autre archipel attire notre attention, les
Vesteralen. Ici aussi les villages de pêcheurs sont adossés à de
grands pics rocheux qui surgissent de l'océan arctique. Moins
touristique que les Lofoten, la pêche n'en est toutefois pas moins
vivante. Petits ports et usines de transformation s'égrainent sur
les côtes déchiquetées et au bord des fjords. Entre Sto et Nyksund,
nous faisons une belle randonnée pédestre le long de la mer malgré
les nuages bas et menaçants présents toute la journée. Des ruines
d'une ferme, quelques moutons et même une plage ponctuent le sentier
qui serpente au pied des montagnes.
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Arc-en-ciel à Senja |
Décor
tout aussi géant à Senja, la seconde plus grande île de Norvège
où certains villages fermés dans les années 1960 revivent grâce à
des artistes et à des amoureux de la nature et des grands espaces. La route qui longe la côte ouest de l'île nous offre des décors
uniques qui ont même un air dramatique sous ce temps orageux et
gris.
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